
L’ouverture à la concurrence sur le rail en Europe se précise chaque jour davantage. Attendue par les uns (les usagers, et plus particulièrement les usagers du quotidien) et redoutée par les autres (les opérateurs historiques) la concurrence doit permettre de rendre le transport ferroviaire plus fluide et moins cher pour les clients.
Face à cette échéance les opérateurs historiques en monopole se préparent à marche forcée. En France la SNCF met en place un plan d’économies sans précédent sur TGV pour dissuader tout nouvel entrant sur le marché français de venir la concurrencer sur la longue distance. Et plus proche de nous la région Grand Est (anciennement Alsace-Lorraine) où habitent les travailleurs frontaliers français du Luxembourg se prépare à voir rouler des trains non SNCF sur ses lignes dès 2021.
L’ouverture à la concurrence ferroviaire c’est bientôt
Si le dernier moment est attendu, l’ouverture du rail européen à la concurrence est prévue pour 2023 pour les lignes régionales de type trains régionaux TER et Intercités et 2020 pour les lignes à grande vitesse (trains à grande vitesse).
Plusieurs sociétés ont manifesté leur intention d’entrer en compétition avec les opérateurs locaux, tels que Transdev, filiale transport du groupe français Veolia, sur le marché des trains régionaux, et l’allemand Deutsche Bahn ou l’italien Trenitalia sur le marché de la grande vitesse.
A partir du 1er février 2018 c’est à dire dans quelques jours seulement, les abonnés au TER de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur pourront, en plus des trains SNCF, utiliser ceux de la compagnie italienne Thello. L’ouverture du rail à la concurrence est donc déjà une réalité.
En région Grand Est, les premiers trains non SNCF sont attendus sur le réseau régional en 2021 comme l’a affirmé récemment au micro de France Bleu Alsace, David Valence, vice-président de la région: « Des trains non estampillés SNCF pourraient circuler dès 2021. Nous avons la capacité d’ouvrir à la concurrence 10 % du réseau du Grand Est. ». Une façon de mettre la pression sur la SNCF?
Luxembourg se prépare à l’ouverture du rail à la concurrence
Luxembourg se prépare à l’ouverture de son marché ferroviaire à la concurrence. Pour cela le gouvernement met l’accent sur deux axes: la mise en place d’un réseau ferré moderne et efficace et la refonte du cadre législatif relatif au transport ferroviaire.
Une enveloppe de 3,8 milliards d’euros sur la période de 10 ans 2013-2023 est prévue pour la rénovation, modernisation et extension du réseau CFL. Les projets ne manquent pas: de la création de nouvelles gares à l’augmentation de capacité de la gare de Luxembourg, en passant par des mises à doubles voies de tronçons jusqu’alors à simple voie, cette liste n’étant pas exhaustive. 2018 sera une année de chantiers chez les CFL, qui devront parfois interrompre totalement le trafic pendant plusieurs semaines.
Mais une adaptation du cadre législatif est également nécessaire. Adopté en Conseil de gouvernement vendredi 19 janvier 2018, le projet de loi concernant “l’ouverture du marché des services nationaux de transport de voyageurs par chemin de fer et la gouvernance de l’infrastructure ferroviaire” démarre sont parcours législatif pour la transposition en droit luxembourgeois du 4ème paquet ferroviaire de l’Union Européenne (2016). Un des objectifs de cette nouvelle loi est “d’ouvrir le marché des services nationaux de transport de voyageurs par chemin de fer, dans le but d’intensifier la pression concurrentielle sur les marchés ferroviaires nationaux, afin d’augmenter la quantité et d’améliorer la qualité des services de transport de voyageurs” comme l’indique par communiqué le gouvernement.
Même si aucune date d’ouverture à la concurrence du marché ferré luxembourgeois n’a été officiellement communiquée, les échéances fixées par l’Union Européenne sont proches.
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